Les secrets de l’hypnose médicale

L’hypnosédation, ou contrôle de la douleur par hypnose, est désormais largement présente dans les hôpitaux.

Évoquer l’hypnose, c’est répandre aussitôt un sulfureux parfum de mystère et de magie dans l’atmosphère. Sauf peut-être dans l’univers aseptisé de l’hôpital, où l’hypnose médicale s’est désormais largement diffusée. «Surtout en France, pays le plus converti avec la Belgique et la Suisse», précise au Figaro le Pr Marie-Élisabeth Faymonville, médecin anesthésiste (CHU de Liège, Belgique). Utilisée contre des douleurs ponctuelles ou chroniques (persistantes), le stress d’un geste médical, les troubles fonctionnels intestinaux (colopathie fonctionnelle) ou pour améliorer la tolérance d’une chimiothérapie, le champ de l’hypnose est vaste.

Plus qu’une technique, une relation

Un quart de siècle s’est écoulé depuis que le Pr Faymonville a proposé l’hypnosédation à l’hôpital, autrement dit l’utilisation de l’hypnose contre la douleur. «Il a fallu attendre que des études de neuro-imagerie cérébrale prouvent, dans les années 1970, que l’hypnose produisait bien un effet sur le cerveau pour qu’elle soit acceptée par le monde scientifique», précise-t-elle. «Mais les neurosciences peuvent-elles vraiment objectiver un vécu subjectif?», s’interroge-t-elle aujourd’hui. Car au-delà de l’anatomie du cerveau, c’est bien du vécu du patient qu’il est question. Dans la douleur, où la part subjective et émotionnelle est tellement importante, faut-il s’étonner de l’intérêt potentiel d’une méthode qui vise spécifiquement à la moduler? «L’hypnose n’est pas juste une technique, c’est une relation», insiste le Dr Tatjana Hilker, anesthésiste-réanimateur (hôpital Necker, Paris)

En apaisant l’état émotionnel d’une personne souffrante, l’hypnose modifie donc la perception de la douleur. «L’hypnose n’est pas un remède universel, mais c’est un outil important et efficace dans les mains de l’anesthésiste», témoigne le Dr Hilker. Même s’il n’y a pas 100 % de réussite. Le Pr Faymonville explique avoir mené environ 8 000 opérations sous hypnosédation au cours de sa carrière et avoir dû convertir en anesthésie générale moins d’une vingtaine de fois.

Selon le Dr Hilker, «il ne faut pas trop vite parler d’échec lorsque l’on a recours à des analgésiques ou une sédation en cours d’intervention, car l’essentiel est de réduire les expériences négatives et soulager le patient sur le plan émotionnel». Transformer un événement déplaisant en un soin facilement acceptable, l’ambition n’est pas mince.

«L’hypnose est essentiellement complémentaire, mais elle peut parfois être exclusive», note le Dr Jacqueline Payre, médecin anesthésiste-réanimateur qui officie depuis sept ans dans le service des grands brûlés de l’hôpital Saint-Joseph – Saint-Luc à Lyon.

Un voyage imaginaire

Mais en pratique, comment faire? «L’hypnose, c’est être physiquement à un endroit mais pouvoir être ailleurs par l’imagination», explique simplement le Dr Claude Virot, psychiatre et président du 20e congrès mondial d’hypnose, qui vient de se tenir à Paris (du 27 au 29 août 2015). «Une partie de la conscience est reliée au réel, ici et maintenant, mais une autre partie n’a pas de limites, que ce soit dans l’espace ou dans le temps.» C’est sur cette capacité de notre cerveau, si développée chez les enfants, que s’appuie l’hypnose pour entraîner le patient dans un voyage imaginaire.

La puissance des images formées dans notre esprit suffirait à modifier notre activité cérébrale en nous plongeant dans ce que les hypnothérapeutes appellent, faute de mieux, un «état de conscience modifiée». «“Image”, c’est l’anagramme de “magie”, s’amuse le Dr Gérard Ostermann, médecin et psychothérapeute. Mais on a besoin des mots pour construire des images», ajoute-t-il. Ces mots, ce sont ceux que glisse le Dr  Payre à l’oreille de ce petit garçon dont les jambes et les pieds brûlés sont à vif, pendant qu’une infirmière change les pansements. L’enfant est détendu, comme indifférent à ce qui se passe au niveau de la partie inférieure de son corps. Dans ce service de haute technicité, l’hypnose vient opportunément réintroduire l’humain au cœur du soin. Elle y est utilisée pour lutter contre l’anxiété, la peur du soin douloureux, les démangeaisons très importantes qui accompagnent la cicatrisation, l’incertitude du lendemain, notamment face à l’éventualité d’une autogreffe. «Les enfants, qui sont dans la toute-puissance, pensent souvent qu’ils vont guérir sans avoir besoin de greffe. Aussi vivent-ils difficilement cette étape lorsqu’elle est nécessaire après une dizaine de jours», explique le Dr Payre.

Plus surprenant, l’hypnose est aussi employée pour la rééducation. Ne soyez pas surpris si vous voyez dans une chambre du service des grands brûlés de Lyon un enfant et un soignant parler avec la main meurtrie du premier: «Ce sont des doigts parleurs, des doigts danseurs… Si on ne s’occupe pas de cette main, elle sera invalide, si on lui parle avec l’enfant, elle va récupérer», explique le Dr Payre. Un peu magique quand même?

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